35,00 kg – 6.495€ • Moteur: Intuedrive • Batterie: 1150 Wh
L’Ellio d’Intuedrive est une véritable curiosité. La caractéristique principale de ce vélo est l’intégration d’un changement de vitesses automatique. Le tout a été développé en Belgique près de Leuven.
Une présentation s’impose pour mieux comprendre. Tout d’abord, il faut préciser que les marques traditionnelles n’ont pas été intéressées par ce projet qui sort des sentiers battus et peut faire peur.
Tout d’abord, la marque a opté pour des petites roues de 20 pouces et une seul taille de cadre. Le vélo est proposé en 3 versions, une limitée à 25 km/h à 3.995€, la deuxième à 35 km/h à 5.495€ et la dernière à 45 km/h à 6.495€. Derrière la taille des roues, se dessine la volonté de transformer le vélo en modèle utilitaire en l’équipant de bagages et systèmes de rangements qui s’accommodent mieux d’un centre de gravité plus bas. (Update: Ellio va commercialiser 4 types différents de bagages dont les prix ne sont pas encore connus.)
Curiosité, l’Ellio est équipé de deux moteurs, l’un dans la roue avant et l’autre central. Ce moteur central n’entraîne pas le plateau comme sur les autres systèmes, mais la roue arrière à l’aide d’une courroie placée à gauche. Il est difficile de sentir la corrélation entre le coup de pédale et le moteur. Le pédalier entraîne la roue arrière à l’aide d’une courroie. Vous vous retrouvez donc avec deux courroies, une à droite et l’autre à gauche. Cela fait peur s’il faut réparer un pneu crevé.
Ellio présente son modèle comme à deux roues motrices, mais nous n’avons jamais senti un avantage d’avoir deux roues motrices. Le vélo serait trop faible avec un seul moteur central car le moteur central gère surtout la transmission automatique.
Un système automatique change de vitesses en fonction d’un ou plusieurs paramètres. Ici, c’est la cadence qui détermine le changement de vitesses. Vous choisissez une cadence à l’aide de la commande située à gauche. Le choix des cadences est limité et vous pouvez changer tout en roulant. Nous sommes souvent resté sur une cadence de 70 tours de manivelle par minute, surtout pour ne pas pousser trop grande au démarrage. Il nous arrivait même de démarrer à 90 TPM (tours par minute) pour plus de facilité. Le minimum est 50 TPM que nous n’avons que rarement utilisé. Les commandes sont encombrantes et complexes et peu ergonomiques. Il faut d’abord sortir d’un mode parking qui se met par défaut après quelques secondes, avant de sélectionner la cadence. A droite se trouve le bouton de choix des modes d’assistance qui sont au nombre de 4. En plus du bouton du klaxon et de l’éclairage, on a encore un bouton ‘cruise control’. Au-delà de 30 km/h, on peut bloquer la vitesse, mais continuer à pédaler et l’assistance n’ajuste automatiquement pour maintenir la vitesse. Nous avons trouvé la fonction tout à fait inutile.
Le démarrage ne fut pas évident, il faut un effort pour lancer le vélo qui dépasse allégrement les 35 kg. Choisir une cadence élevée de plus de 70 est souvent nécessaire pour lancer le vélo comme s’il ne fonctionnait pas sous une cadence de pédalage. On est surpris de parfois démarrer immédiatement, parfois avec retard comme si le capteur était basique et capricieux. Il faut s’adapter au vélo, ce qui est perturbant et peu naturel.
L’assistance est très progressive. C’est rare de démarrer en trombe. On ressent juste parfois la roue avant qui patine au démarrage. Par contre, quand on accélère, on ressent très souvent un effet de patinage dans le moteur central, comme si la roue libre ne fonctionnait plus et qu’on pédalait dans le vide ou encore que le moteur avant refuse l’accélération. C’est de nouveau perturbant. La marque reconnait que le problème est à résoudre. Il y a clairement un différentiel entre les deux transmissions.
Quand on arrête de pédaler, le vélo ralentit très efficacement, son poids l’empêche d’avancer en plus d’un effet de frein moteur.
Qu’en est-il du changement de vitesses automatique ? Les vitesses se trouvent dans un moyeu Sturmey dans la roue arrière.
On ne sent pas les vitesses passer. C’est assez fluide, bien que peu sensible. Dans les côtes raides, on manque clairement d’un rapport plus petit. Le vélo a été clairement développé pour la Flandre et les régions peu accidentées. Quand on s’arrête, on remarque les pédales tourner en arrière, le moteur central active le moyeu.
Il y a un jeu dans le pédalier qui semble être entraîné plus vite que le pédalage.
L’Ellio manque de confort, surtout à l’avant. Quand il y a un trou ou quand il faut descendre d’une bordure, on doit faire cela tout doucement. On pourrait croire que le vélo va être maniable par la petite taille des roues et stable par son centre de gravité. On ne rencontre aucun des deux. Dans les virages, on a tendance à sous-virer et ne pas du tout être en confiance. Pour l’arrière, on a la tige de selle suspendue qui aide.
Le vélo est fourni dans la version 45 km/h avec une batterie de 1150 Wh. Le poids le fait consommer beaucoup et il existe deux modes de charges. L’un sauvegarde la batterie et ne charge jamais à fond. Nous ne l’avons appris qu’en fin de test et dès lors, notre autonomie était assez pauvre.
Nous n’avons pas eu de chance avec notre modèle de test, car s’il atteignait bien les 45 km/h sur le plat, dès que la route montait légèrement, il peinait à dépasser les 25 km/h. Après avoir pris contact, il semblerait que nous n’avions pas la bonne mise à jour. Ellio est venu avec un autre vélo qui atteignait et dépassait les 45 km/h sur le plat et le 35 dans les côtes. Nous n’avons pas pu tester l’autonomie réelle.
Ellio vend en direct et dans quelques magasins en Flandre. Les vélos peuvent être testés chez Ellio près de Leuven ou vous pouvez demander qu’ils viennent vous faire essayer un vélo à domicile.
L’Ellio ne nous a pas convaincu tant par son système que son comportement ou sa conduite. La marque a tout compliqué alors qu’il est possible de faire plus simple. De plus, son système automatique est quelque peu limité dans les côtes. A sa décharge notre modèle n’était pas à jour et avait été fourni sans explications correctes. Nous espérons lui donner une seconde chance l’année prochaine.
Publié le 22 juin 2021