Bosch a dressé le constat que de nombreuses personnes se sont (re)mises au vélo grâce aux modèles à assistance électrique. Cet afflux de cyclistes a pour conséquence un plus grand nombre d’accidents. Le manque d’expérience et la vitesse peuvent parfois être mises en cause, selon Bosch. Le manque de maîtrise du freinage sur sol mouillé ou sur revêtement non stable est aussi un facteur d’accidents.

Le freinage ABS existe sur les voitures et motos, mais pour les vélos, de nombreuses tentatives mécaniques se sont souvent avérées foireuses. Bosch dispose d’une division qui produit des ABS pour motos et veut en faire profiter les vélos.

Le problème est le suivant, le cycliste freine brusquement de l’avant et sa roue se bloque, glisse et c’est la chute quand ce n’est pas le soleil par dessus du vélo. Il faut donc réguler le freinage sur l’avant, indépendamment de l’action du cycliste sur le frein.

_I5A2942
Le projet de Bosch prend la forme d’un boîtier placé sous la potence. Ce boîtier contient une partie électronique et une hydraulique. La durite part du levier de frein vers ce boîtier et une durite sort du boîtier vers l’étrier du frein avant car ce système ne fonctionne que sur la roue avant. Le système comprend deux disques et deux capteurs de vitesses associés. Le système utilise des disques avec des capteurs de vitesses en continu et non à chaque rotation. La vitesse de la roue arrière est également mesurée.
IMG_0895

La partie électronique analyse plusieurs données
1 La roue avant se lève
2 La roue avant bloque sur base d’une décélération de la vitesse.
3 Un capteur d’accélération dans le boîtier

Le système ABS mesure la différence de vitesse de la roue avant. Lorsque la décélération est trop brusque, selon les paramétrages définis par les ingénieurs, le système hydraulique du boîtier arrête l’action du freinage indépendamment du fait que le cycliste agrippe le levier, grâce à la pompe de la partie hydraulique qui règle la pression sur le frein avant. Ensuite, le système freine à nouveau grâce à cette partie hydraulique.

L’ABS fonctionnera également en cas de différentiel de vitesses entre la roue avant et arrière. En effet, quand la roue arrière se soulève au freinage, on a une différence de vitesse, le système hydraulique relâche le freinage pour éviter le soleil. A cela s’ajoute aussi un capteur de mouvement dans le boîtier qui détecte également le déséquilibre du vélo.

Le paramétrage du système est très compliqué. D’ailleurs, aujourd’hui, Bosch impose pour son ABS un cadre rigide, des roues de 28’’ et une fourche à suspension de 80mm de débattement. Les mesures d’accélération sont effectuées en fonction de ce type de vélo. Sur une voiture, c’est plus facile car on ne doit pas tenir compte du poids des passagers, alors que pour un vélo, le poids du véhicule est 3 à 4 fois inférieur à celui du cycliste.

Ce système sera dans un premier temps très limité en production et probablement pour des vélos de location, même s’il sera aussi disponible sur quelques vélos de production. La partie frein est produite par Magura dont le levier possède une fenêtre qui permet de contrôler le niveau d’huile. Le surcoût du système est de 500€ et le surpoids de 800 g.
_I5A3031

Nous avons pu essayer l’ABS chez Bosch sur de l’asphalte et une route en gravillon. C’est radical, on peut freiner à fond de l’avant sans glisser. Le système dose le freinage et ne bloque jamais la roue avant. C’est impressionnant et totalement efficace lors d’un freinage très brusque. Si aujourd’hui, nous ne voudrions sans doute pas d’un boîtier imposant sur un vélo haut-de-gamme, il est certain que d’ici quelques années, il sera intégré et invisible comme sur les voitures et motos.

_I5A3402